Avec sa tête de professeur d'école,
qui aurait pensé que Jean Guilloré
alias John B Root serait devenu une figure incontournable
du X hexagonal ? Véritable touche à
tout, il a été tour à tour
journaliste reporter, caméraman, écrivain
de livres pour enfants avant de se lancer en
1994 dans l'aventure du X en commençant
par des CDs interactifs (alors que le média
en est à son balbutiement en France)
dont Double Xperience avec Zara Whites
qui lui vaut un prix en 1995. Il passe à
la vidéo en 1996 en coproduisant sa première
oeuvre avec Canal +, Cyberix
dont l'héroïne est la hardeuse eurasienne
Coralie, qu'il sortira ensuite en vidéo
chez Colmax. Il fonde sa propre société
de production pour garder son indépendance
artistique car c'est bien d'art dont il est
question pour lui. Contrairement à une
majorité de personnes de la profession,
l'argent n'est pas le moteur qui le fait avancer
dans ce milieu mais bien, une véritable
passion pour la pornographie. Il est d'ailleurs
un des premiers à prendre sa défense
et à s'insurger contre les differentes
campagnes du gouvernement pour restreindre la
diffusion du X, la dernière étant
celle lancée sous l'égide de Dominique
Baudis, président du CSA. S'il est pornographe,
il n'en est pas moins responsable et citoyen.
Il est parmi de ceux qui sont pour une législation
sur le X pour éviter les dérives
comme la pornographie enfantine mais sans tomber
dans la censure pronée par les extrémistes
religieux de tout poil. Il milite aussi pour
les tournages avec préservatifs obligatoires,
soucieux avant tout de ses acteurs et c'est
une attitude qui le rend populaire parmi les
hardeurs et hardeuses de l'hexagone. Véritable
papa poule, il n'a qu'un mot d'ordre sur ses
tournages: que les partenaires prennent leur
pied, un discours qui va à l'encontre
d'une attitude de plus en plus mercantile dans
ce milieu qui est devenu une industrie où
le marketing et la productivité ont remplacé
le talent et l'originalité. Il avoue
qu'il gagne juste de quoi survivre, la rançon
de son opposition au diktat de ceux qui voudraient
un porno aseptisé et uniforme (on pense
notamment aux opérateurs du cable et
du satellite). Sa démarche militante
et sa passion valent à cet iconoclaste
du X des articles élogieux dans la presse
spécialisée mais aussi généraliste
comme le Monde ou les Cahiers du cinéma.
Hummm John B Root, le José Bové
du cul ? Ca y ressemble en tout cas. D'ailleurs
ils partagent les mêmes initiales.......
- Awards du meilleur film et scénario
au festival érotique de Bruxelles 2003
- Awards du meilleur réalisateur
au festival érotique de Bruxelles 2004
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